CAILLO (Jean-Charles). Recherches sur la pêche de la sardine en Bretagne, et sur les industries qui s’y rattachent.
Nantes, Vincent Forest, 1855 ; in-8, demi-chagrin prune, dos à nerfs orné de fleurons.
 
96 pp. 
 
Édition originale d’une insigne rareté de ce bel ouvrage sur la sardine, inconnu de toutes les bibliographies sur le sujet et qui fut réédité à petit nombre en 1997.
 
Née à Nantes dans les années 1820, l’industrie des conserves de sardines connaît au XIXᵉ siècle un prodigieux essor. D’abord envisagée comme un produit de luxe exporté vers les grandes tables d’Europe, la sardine en boîte participe au rayonnement français avant de s’ouvrir au marché national, longtemps réticent. C’est dans le cadre de cette bouillonnante activité que s’inscrit la publication de l’ouvrage de Caillo.
 
Après de riches réflexions sur l’histoire des mœurs de la sardine, l’auteur examine l’opinion des anciens à leur sujet. Il cite ainsi l’opinion de Marcellus l’Empirique selon lequel « la Sardine, non salée, désossée et frottée sur les varices produit un soulagement immédiat » et que les têtes de Sardines brûlées constituent un « remède contre la fétidité de la bouche », mentionne une recette d’Apicius pour une farce à sardines composée par « du pouillot, du cumin, de la graine de poivre, de la menthe, des noix avec du miel », et donne à méditer sur l’Halex, une vieille sauce « très-appréciée des gourmets de Rome », composée de saumure et d’entrailles de sardine, et chantée par Horace.
 
L’ouvrage est naturellement truffé de précieux renseignements sur l’histoire de la pêche à la sardine, son économie générale, son commerce et les traditions bretonnes en la matière : le goût immodéré des marins pour le cabaret, la bénédiction de la baie du Croisic à la mi-août ou les longues processions menées par le curé de Groix.
 
Très bel exemplaire relié à l’époque, en dépit d’un petit manque de cuir au premier mors.